Eglise Notre-Dame de Bordeaux, La Gironde, Aquitaine-Limousin-Po

L’Église Notre-Dame qui se trouve à Bordeaux, commune de la Gironde située dans la région AquitaineLimousinPoitou-Charentes, est une église construite à la fin du XVIIe siècle, dans un style baroque, située place du Chapelet dans la rue Mably, en retrait et à proximité du Grand Théâtre.

L’église ainsi que le buffet de son orgue, sont classés monuments historiques. Après l’effondrement d’une partie de ses voûtes, l’église a été fermée pour être entièrement rénovée en 1982 par le service des Monuments Historiques, découvrant la belle pierre blonde d’origine. Elle possède une acoustique remarquable d’où le nombre élevé de concerts organisés dans cet endroit.

HISTOIREEglise Notre-Dame de Bordeaux, La Gironde, Aquitaine-Limousin-Po

Bordeaux a connu des troubles pendant la période du règne de Louis XIV, pendant laquelle une révolte éclate en 1675 et le roi décide d’agrandir la forteresse du château Trompette (situé alors à l’actuelle place des Quinconces) et d’en dégager les abords : le couvent des Dominicains et son église (érigés au XIIIe siècle dans le faubourg Saint-Germain, actuelles allées de Tourny) sont donc rasés en 1678 pour faire place au glacis du château. La communauté des Dominicains prospère et décide de reconstruire un grand couvent, avec deux cloîtres dont il ne reste qu’un seul qui est l’actuelle Cour Mably. Une église spacieuse y sera adjointe, Saint-Dominique (l’ancien nom de l’actuelle église Notre-Dame) en 1802 après le Concordat). L’édifice, inspiré de l’église du Gesù à Rome, a été conçu par les architectes Pierre Duplessy-Michel et Mathieu Labat. L’église fut bâtie à partir de 1684 sur un terrain que les Jacobins venaient d’acquérir. En raison de la proximité d’un autre couvent, celui des Récollets, les Dominicains s’engagent à ouvrir l’édifice à l’est, à l’inverse de l’orientation habituelle des églises. La construction fut terminée en 1707, date inscrite sur la clef de voûte de la chapelle.

La FaçadeEglise Notre-Dame de Bordeaux, La Gironde, Aquitaine-Limousin-Po

Sculptée par Pierre Berquin et ses fils Pierre et Jean, la façade de l’église, baroque, de style jésuite, représente notamment la Vierge donnant le Rosaire à Saint Dominique; cette remise de chapelet a donné son nom à la place qui jouxte l’édifice. L’avant-corps de deux étages s’incurve pour se rattacher aux parties latérales, plus basses. Des colonnes alternent avec des pilastres, créant un mouvement ascensionnel, une longue corniche, soulignée par une frise très décorée, unit tout l’ensemble. De chaque côté de la façade, quatre splendides statues blotties entre de larges piliers accueillent les visiteurs. De très belles moulures sculptées sont également remarquables, au-dessus, dans les médaillons, figurent quatre papes de l’Ordre Dominicain. Quatre grandes statues de grands docteurs de l’Église Latine, datant de 1865, leur répondent : saint Ambroise, saint Grégoire, saint Jérôme et saint Augustin.

A l’intérieur

Sa large nef est longue de 60 mètres, avec voûte en berceau ornée de fenêtres possédant de très beaux vitraux. Ses sept grandes arcades ovales sont surmontées d’une corniche très saillante qui fait le tour du bâtiment. Deux larges balcons arrondis, en ferronnerie, surplombent la nef. À cette hauteur, on apprécie particulièrement la vue plongeante sur le chœur et le maître-autel en marbres blanc et colorés, accosté de deux anges et d’un tabernacle, datant de 1751, œuvre du sculpteur avignonnais Jean-Baptiste II Péru. Autour du chœur, les grilles en fer forgé dédiées aux évangélistes sont du serrurier bordelais Jean Moreau et datent de 1781. Ornées de rubans Louis XV et de médaillons, elles sont couronnées de l’Ascension du Seigneur et l’Assomption de Marie, deux bas-reliefs dorés. Derrière l’autel, les fresques de l’abside, plus tardives (1834), représentent des scènes de la vie de Notre-Dame (Présentation au Temple, mort de Jésus, Visitation). On peut aussi y voir six tableaux du peintre André Jean, en religion dit : le Frère André, datés de 1712, 1714, 1718, 1731, 1732 et 1735. De chaque côté, la nef est bordée par des bas-côtés sur lesquels s’ouvrent desEglise Notre-Dame de Bordeaux, La Gironde, Aquitaine-Limousin-Po chapelles peu profondes. Les deux plus grandes chapelles, à droite et à gauche de l’autel, comportent deux magnifiques retables bien caractéristiques de l’époque. A gauche, dans la chapelle Notre-Dame du Rosaire, le retable met en valeur une statue de la Vierge à l’Enfant. Mais l’intérêt de la chapelle vient surtout d’une série de tableaux de Frère André :

  • Sainte-Rose de Lima, jeune sainte dominicaine du Pérou. La Vierge lui confie son enfant.
  • Saint-Pie V, pape dominicain qui mit en œuvre les réformes du Concile de Trente, représenté en prière pendant la bataille de Lépante, où l’Occident l’emporta sur les Turcs.

Vers le fond de l’église, vous trouverez deux autres tableaux de Frère André : saint Pierre de Vérone, martyr dominicain, et saint Thomas d’Aquin, qui refuse l’épiscopat pour se consacrer à son œuvre doctrinale. Un autre tableau récent consacré à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, œuvre du peintre M. Roganeau. Puis, de nouveau, un tableau de Frère André représentant sainte Catherine de Sienne, grande figure dominicaine qui exerça une forte influence sur l’Église de son temps. Enfin, dans la chapelle saint Joseph, près du chœur, trois autres tableaux : un très grand représentant l’Annonciation puis saint Raymond de Peñafort, traversant miraculeusement la mer; et saint Hyacinthe, dominicain de Kiev, en Ukraine, qui fuit l’invasion tartare en sauvant le Saint Sacrement et la statue de Notre Dame.

La Cour Mably

La cour Mably est l’un des deux cloîtres d’origine. Construit en 1684 sur les plans de l’architecte Michel Duplessy, ce bâtiment est le second couvent des Jacobins. Le premier est détruit en 1678. Jean-Jacques Bel le lègue avec ses livres à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux qui en fait la bibliothèque publique de Bordeaux en 1740. C’est en 1790 que sa notoriété explose avec l’arrivée de la société des amis de la Constitution, formée par les Girondins. Propriété nationale en 1793, la cour Mably est donnée ensuite à la Ville par l’État en 1803. Elle abrita le musée des Antiquités à partir 1887. Aujourd’hui c’est la Chambre régionale deEglise Notre-Dame de Bordeaux, La Gironde, Aquitaine-Limousin-Po la Cour des comptes qui est installée Cour Mably dans des bâtiments totalement réhabilités depuis septembre 1994. La cour Mably et sa salle capitulaire accueillent des expositions temporaires (expositions thématiques, peintures, sculptures, photographies, dessins…) et des évènements culturels de toute nature.

Les Orgues

En 1707, un orgue, construit par le facteur anglais Jehan Haon quelques années auparavant pour l’ancienne chapelle des Dominicains, est transféré sur la tribune de la nouvelle chapelle. En 1785, les Dominicains en commandent un nouveau au facteur allemand Godefroy Schmidt qui construit un instrument possédant 58 jeux (56 aujourd’hui), 4238 tuyaux et 4 claviers et pédalier. Le buffet, œuvre du frère Durel, comporte 7 tourelles au grand corps et 5 tourelles au positif en noyer et chêne.

 

Tags