Yvetot, Seine-Maritime, Haute-Normandie, France

Yvetot, dont les habitants sont appelés les Yvetotais, est une commune du département de la Seine-Maritime située dans la région Haute-Normandie en France. Ses origines, et plus particulièrement du royaume, restent incertaines car les hypothèses sont nombreux, mais une chose est certaine, c’est qu’aux XIVe et XVe siècles, des actes officiels mentionnent effectivement la qualification de « roi d’Yvetot ». Plus loin dans le temps, la Chronique de Fontenelle du IXe siècle ne cite pas ce lieu. Le nom de la commune est cité pour la première fois en 1021, dans une charte de donation du duc de Normandie Richard II, aux religieux de l’abbaye de Saint-Wandrille. Plusieurs familles (dont la famille d’Yvetot jusqu’en 1401) tinrent la seigneurie d’Yvetot, avec le titre de roi, dont on connait les généalogies, ou de prince, notamment à partir de Martin du Bellay, vers 1551, date à laquelle, ces seigneurs portent souvent le titre de roi, bénéficiant de tous les privilèges de souveraineté. Ce titre de noblesse est attesté en 1024. Détaché de tout hommage, au moins depuis 1203, ce territoire reste une principauté jusqu’en 1789. Le descendant de la dernière famille régnante, le marquis d’Albon, prince d’Yvetot, est mort en mars 2015. Le territoire correspondant à cette principauté dépassait les limites actuelles de la ville d’Yvetot puisqu’il comprenait aussi les anciennes paroisses de Saint-Clair-sur-les-Monts et Sainte-Marie-des-Champs. En octobre 1464, par ses lettres patentes, le roi Louis XI (1423-1483) confirme les droits de la seigneurie d’Yvetot. Le royaume d’Yvetot est mentionné dans le testament de Jean Meslier, qui dit de lui qu’il est le seul royaume de la Terre qui puisse se voir du haut d’une montagne. Sa prospérité est liée à un commerce fort développé dès le XVIIe siècle, grâce à son statut de paradis fiscal, et à des filatures de coton en pleine expansion après 1794. Au XIXe siècle, une production de tissu fut développée par la ville. Pratiquement rasée par les Allemands en 1940, elle est reconstruite dans un style classique, et reprend de l’ampleur au milieu du XXe siècle, bien qu’elle ait perdu son statut de sous-préfecture en 1926.

PATRIMOINE

L’abbesse de Sainte-AustrebertheYvetot, Seine-Maritime, Haute-Normandie, France, eglise st-pierr

L’église paroissiale Saint-Pierre

Remarquable par sa forme ronde et sa couleur rose et son vitrail, qui est considéré comme le plus grand d’Europe avec 1 046 m2, avec 40 mètres de diamètre pour 20 mètres de hauteur, réalisé par Max Ingrand, il retrace la vie des saints normands ; à la lueur du soleil couchant, ce chef-d’œuvre révèle sa palette de tons flamboyants et lumineux. Sa construction fut achevée en 1956, afin de remplacer l’ancienne église du XVIIIe siècle détruite sous l’occupation. Enfin, en arrière du clocher campanile de 45 mètres de haut, ne manquez pas de saluer la stèle de Jehan IV, premier seigneur qui prit le titre de « Roy d’Yvetot ».
Vous pouvez découvrir les richesses du vitrail de l’église, et comprendre ses représentations grâce à des audio-guides remis gratuitement à l’accueil de l’Office de Tourisme.

Musée municipal des ivoires

Il est bon à savoir que le musée a obtenu le label « Normandie Qualité Tourisme » ainsi que le label « Tourisme et Handicap » (visuel et mental). Plus de 200 sculptures en ivoire finement travaillées ornent les vitrines de la salle principale, elles sont offertes par Louis Féron, marchand de chevaux et homme politique local, suite à un don de sa collection d’œuvres d’art à la Ville en 1929. Les visiteurs y trouveront des représentations de personnages historiques (Henri II, Marie de Médicis, Napoléon 1er…), mais aussi des statuettes reliquaires, des objets d’art populaire (mendiants) et de la vie quotidienne (bijoux, râpe à tabac). Vous pourrez admirer une série de personnages chinois et japonais et, plus proche de nous, une collection de pêcheurs du quartier du Pollet à Dieppe. Le travail de l’ivoire est l’objet d’un savoir-faire unique, qui fait de ce musée la deuxième collection d’ivoires de Seine-Maritime.
Outre ces pièces exceptionnelles, le musée présente également une remarquable collection de terres cuites et de faïences provenant de Rouen, Lille ou encore Nevers. A noter que certaines pièces de terre cuite sont signées de Graillon.

Manoir du Fay

Construit en 1612, d’une exceptionnelle qualité architecturale, c’est un manoir typiquement cauchois, édifié en pierre calcaire et briques à motif de losanges dans le style Henri IV ; depuis à l’abandon mais dont le parc et la cours sont régulièrement utilisés pour des représentations artistiques ou théâtrales et des feux d’artifices. Le club de tir à l’arc utilise également des installations sur son territoire.  Le Manoir du Fay comprend également d’autres bâtiments dont certains ont été restaurés, comme la bergerie et la grange, comme il a été classé Monument historique en 1996.