Palazzo dei Normanni,Palerme, Italie

Ce magnifique palais qui servait de lieu d’habitation des rois normands témoigne du métissage culturel et architectural de la ville de Palerme. Son intérieur est joliment décoré par des fresques.

Palais des Normands, est un édifice de Palerme, situé Piazza Independenza, qui fut tour à tour forteresse punique, fort romain, château des émirs arabes puis la résidence des rois normands au xiie siècle.

Histoire

Palazzo dei Normann

C’est d’abord un fort punique au VIIe siècle av. J.-C. dont on peut encore apercevoir des vestiges de maçonnerie. La place forte est conquise par les Romains en -254. Bélisaire s’en empare en 535 et la ville reste sous la domination byzantine pendant trois siècles. En 1072, lors de la conquête normande, la forteresse devient le palais des Normands, qui la transforment et l’embellissent. Frédéric II de Sicile fonde dans le Palais l’École poétique sicilienne entre 1220 et 1230. Après l’expulsion des Angevins en 1282, Pierre III d’Aragon s’installe dans le palais. Les vice-rois l’habitent épisodiquement ensuite.

Après 1500 il subit de grands travaux de restaurations (démolition de tours normandes, édification de cours intérieures : cour Maqueda et cour de la fontaine) jusqu’à l’expulsion des Bourbons, en 1799. Depuis le XIXe siècle le Palais des Normands abrite l’observatoire astronomique de Palerme.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le palais accueille l’Assemblée régionale sicilienne.

La chapelle Palatine

Insérée dans le corps du palais, elle est commencée en 1130, finie et consacrée en 11431, au premier étage du palais, un mélange d’influences romano-sicule, byzantine et arabe, dont le plafond à caissons de bois fut conçu par des ouvriers du califat du Caire. Elle possède de somptueuses mosaïques byzantines dont les plus anciennes remonteraient au début du xiie siècle. Leur extrême qualité les a fait remarquer par les chroniqueurs médiévaux, Hugues Falcand et Romuald de Salerne, les Arabo-andalous Al Idrissi et Ibn Jubair, chroniqueur-voyageur du xiie siècle. Ces mosaïques, dans lesquelles l’or prédomine, représentent des scènes bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament pour les plus tardives dans la nef centrale (1154-1168), attestées par leurs inscriptions latines. Celles consacrées à saint Pierre et saint Paul, dans les nefs latérales, datent du xive siècle.

La chapelle Palatine

Palazzo dei Normanni

« La chapelle Palatine, la plus belle qui soit au monde, le plus surprenant bijou religieux rêvé par la pensée humaine et exécuté par des mains d’artiste. »

Guy de Maupassant
La dynastie normande souabe éteinte dès la fin de xiiie siècle, avec le déclin de la vie politique et économique de la Sicile, le palais perd sa position de siège politique de l’exercice du pouvoir, puis laissé à l’abandon jusqu’au xvie siècle. Seule la chapelle Palatine est préservée par les religieux qui en avaient la garde.

Des travaux récents de restauration ont permis de mettre au jour la chambre sépulcrale de Guillaume le Mauvais où sont conservées les entrailles du vice-roi de Sicile Emmanuel-Philibert de Savoie, mort en 1624.

Mosaïques

Christ pantocrator

Le Christ pantocrator est un Christ en gloire, c’est-à-dire la représentation artistique de Jésus Christ dans son corps glorieux par opposition aux représentations plus humaines du Christ souffrant la Passion sur la Croix, ou celle de l’Enfant-Jésus. Il s’agit d’une représentation eschatologique de Jésus-Christ lors de la seconde parousie à la fin des temps après le jugement dernier. L’adjectif, venu du grec παντοκράτωρ / pantokrátôr, signifie « tout puissant » et cette toute-puissance est exprimée par une lumière sans ombre, par le nimbe qui entoure la tête et des symboles comme les lettres grecques : α et ω (alpha et oméga).

Le Christ Pantocrator est une représentation privilégiée de l’art byzantin qui montre le Christ en buste, tenant le livre des Saintes Écritures dans la main gauche et levant la main droite dans un geste d’enseignement codifié qui invite à la vie éternelle.

Le Christ en majesté, autre forme du Christ en gloire, se distingue du Pantocrator par une représentation du corps complet du Christ, debout ou assis sur un trône au centre d’une mandorle : c’est la représentation privilégiée par l’Occident médiéval, particulièrement sur les tympans des églises romanes et gothiques

Le Christ pantocrator est représenté adulte, barbu, avec les cheveux longs. Il tient le plus souvent un livre et esquisse un geste de bénédiction, ses deux doigts tendus symbolisant la double nature, humaine et divine, du Christ et les trois autres joints figurant la Trinité1. La difficulté pour les artistes de l’époque était effectivement d’arriver à représenter la nature humaine du Christ dévoilant la nature sacrée de Dieu à travers son visage.

-Christ bénissant

Christ bénissant, sur la paroi au fond. Entouré de deux lions, symboles de Force et de Majesté, Christ trônant avec les apôtres Pierre et Paul et les archanges Gabriel et Michel.

-Articles connexes

Culture arabo-normande
Cathédrale de Palerme
Cathédrale de Monreale
Cathédrale de Cefalù