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Le minaret de Djam , Haut de 65m , est une construction gracieuse et élancée et gracieuse datant du XIIe siècle. Recouvert d’une décoration complexe en briques et portant une inscription de tuiles bleues au sommet, il est remarquable par la qualité de son architecture et de ses motifs décoratifs, qui représentent l’apogée d’une tradition artistique propre à cette région. Son impact est renforcé par un environnement spectaculaire : une vallée profonde qui s’ouvre entre d’imposantes montagnes au cœur de la province du Ghor.

Description

L’architecture et le décor de ce minaret sont remarquables du point de vue de l’histoire de l’art. Ils représentent la fusion de tendances artistiques attestées auparavant dans la région sous la forme d’un tout exceptionnellement homogène, qui était ainsi appelé à exercer une influence importante sur l’architecture de cette zone. Ce remarquable exemple d’architecture et de décor islamiques joua un rôle important dans leur diffusion. déjà dit supra
À une altitude de 1 900 m au-dessus du niveau de la mer, et éloigné de toute ville importante, le minaret s’élève dans une vallée accidentée au cœur de la province du Ghor. C’est un édifice gracieux, élancé, remontant au XIIe siècle, dont on pense qu’il a été construit pour commémorer une importante victoire des sultans de la dynastie ghoride. Une inscription permet de le dater, plus précisément, de 1194. Djam était probablement la résidence d’été des empereurs ghorides ; c’est sans doute le site de l’ancienne ville de Firuzkuh, capitale de leur dynastie.
Le minaret est l’un des monuments les mieux conservés. Il témoigne de la créativité artistique et de la maîtrise des questions techniques exceptionnelle atteinte au cours de cette période. Construit sur la rive sud de la Hari, à l’intersection de deux vallées encaissées, il présente une base octogonale dont le diamètre est de 9 m ; haut de 65 m, il est formé de quatre fûts cylindriques qui s’effilent progressivement. L’extérieur est entièrement revêtu d’un décor géométrique en relief appliqué directement sur l’appareil de briques cuites liées au mortier de chaux. Le premier cylindre est le plus décoré : il se divise en huit panneaux verticaux, correspondant aux huit côtés de la base. Chacun d’entre eux présente un étroit bandeau inscrit formant une ligne continue.
Un groupe de blocs de pierre portant des inscriptions en hébreu, provenant de la colline de Kushkak, entre le minaret et le village de Djam, appartenait probablement à un cimetière juif installé dans cette zone ; on les date des XIe -XIIe siècles. Les restes de forteresses et de tours de l’agglomération ghoride se trouvent sur la rive opposée de la Hari, au nord du minaret, au sommet de la colline. Les vestiges de fortifications conservés à l’est du minaret invitent à penser que celui-ci n’était pas entouré par un centre habité, mais par un camp militaire.
Depuis sa construction, le minaret n’a fait l’objet d’aucune reconstruction ou restauration importante, à l’exception de la consolidation réalisée autour de sa base. Les vestiges archéologiques ont été visités et documentés au cours du XXe siècle, mais les seules fouilles effectuées à ce jour ont été des fouilles clandestines, réalisées sans aucun contrôle.

Valeur universelle exceptionnelle

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Brève synthèse

À une altitude de 1 900 m au-dessus du niveau de la mer et éloigné de toute ville importante, le Minaret de Djam se dresse dans une vallée escarpée, au point de confluence de la rivière Hari-rud et de la rivière Djam, à environ 215 km à l’est d’Herat. Haut de 65 mètres, il présente une base octogonale de 9 m de diamètre et ses quatre fûts cylindriques superposés qui s’effilent progressivement sont construits en briques cuites. Le Minaret est entièrement revêtu d’un décor géométrique en relief rehaussé d’une inscription coufique en tuile turquoise. Érigé en 1194 par le grand sultan ghoride Ghiyas-od-din (1153-1203), son emplacement marque probablement le site de l’ancienne ville de Firuzkoh, dont on pense qu’elle était la capitale d’été de la dynastie ghoride. Non loin de là subsiste un groupe de blocs de pierre portant des inscriptions en hébreu des XIe et XIIe siècles, provenant de la colline de Kushkak, et les vestiges de forteresses et de tours de l’agglomération ghoride, au bord de la rivière Hari, à l’est du monument.
Le Minaret de Djam est l’un des quelques monuments les mieux préservés qui témoigne de la créativité artistique et de la maîtrise exceptionnelles du génie structurel de l’époque. Son architecture et son ornementation sont remarquables non seulement du point de vue de l’histoire de l’art, à travers la fusion d’éléments de réalisations antérieures dans la région qui s’est opérée de façon extraordinaire, mais aussi de la forte influence exercée sur l’architecture de la région. Cette construction gracieuse et élancée est éminemment représentative de l’architecture et de l’ornementation de la période islamique en Asie centrale et a joué un rôle significatif dans leur diffusion jusqu’en Inde, comme l’illustre le Qutb Minar à Delhi, commencé en 1202 et achevé au début du XIVe siècle.
Critère (ii) : L’architecture et la décoration innovatrices du Minaret de Djam ont joué un rôle significatif dans le développement des arts et de l’architecture du sous-continent indien et au-delà.
Critère (iii) : Le minaret de Djam et ses vestiges archéologiques associés constituent un témoignage exceptionnel de la puissance et de la qualité de la civilisation ghoride qui domina cette région aux XIIe et XIIIe siècles.
Critère (iv) : Le minaret de Djam est un exemple exceptionnel de l’architecture et de l’ornementation islamiques dans la région et joua un rôle pour leur diffusion.
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Depuis la construction du minaret il y a environ huit cents ans, il n’y a pas eu de reconstruction ni de gros travaux de restauration sur le site. Les vestiges archéologiques ont été visités et documentés en 1957 lors de leur première découverte par les archéologues. Les visites de contrôle et les études ultérieures ont uniquement donné lieu à de simples mesures de précaution afin de stabiliser la base de l’édifice. Ainsi, les attributs qui montrent la valeur universelle exceptionnelle du site, en particulier du Minaret, des autres formes architecturales et de leur place dans le paysage, restent intacts à l’intérieur des limites du bien et au-delà.
Authenticité
L’authenticité de l’ensemble du Minaret de Djam et des vestiges alentour n’a jamais été remise en cause. Le Minaret a toujours été reconnu par les experts comme un véritable chef-d’œuvre architectural et ornemental et comme un chef-d’œuvre artistique par les esthètes. Ses inscriptions coufiques monumentales attestent des origines lointaines et non moins glorieuses de ses constructeurs tout en évoquant sa date de construction lointaine (1194). Il n’y a jamais eu de reconstruction ni de gros travaux de restauration effectués sur le site.
Eléments requis en matière de protection et de gestion
Le cadre juridique et institutionnel nécessaire à la bonne gestion du Minaret et des vestiges archéologiques (70 ha avec une zone tampon de 600 ha) est réglementé par le Service des Monuments historiques au nom du Ministère de l’Information et de la Culture de la République islamique d’Afghanistan. La loi spécifique en vertu de laquelle le monument et son paysage sont protégés est la loi sur la protection des biens culturels et historiques (Ministère de la Justice, 21 mai 2004) qui est en vigueur et constitue la base des ressources techniques et financières.
Le bien sera retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril quand son état de conservation souhaité sera obtenu conformément à la décision 31 COM 7A.20. Cela exige le développement accru des capacités du personnel du Ministère afghan de la Culture et de l’Information chargé de la préservation du bien ; l’identification précise du bien du patrimoine mondial dont les limites et les zones tampons doivent être clairement définies ; l’assurance de la stabilité et de la conservation à long terme du Minaret ; l’assurance de la sécurité du site ; et enfin la mise au point et l’application d’un système de gestion global assorti d’une politique de conservation à long terme.
Des propositions en faveur de la protection du Minaret et de ses environs font actuellement l’objet d’une discussion scientifique. Il s’agirait de surveiller l’érosion des berges qui jouxtent le Minaret, surveiller toute évolution dans le degré d’inclinaison du monument, ainsi que toute autre dégradation du tissu historique en général, et atténuer les préjudices observés en appliquant les programmes de stabilisation et les mesures de conservation qui conviennent le cas échéant. Des mesures de protection et de surveillance du site archéologique élargi sont à l’étude et un programme de recherche et de sensibilisation de l’opinion publique a été approuvé et sera probablement mis en application à long terme.