Lagrasse,Languedoc-Roussillon,France.tourisme

Tourisme et Patrimoine de Lagrasse font de cette mignone région un endroit idéal pour passer des vacances de rêve en France:

LA CITE MÉDIÉVALE 
Le village de Lagrasse est né de son abbaye. A l’époque Carolingienne, l’habitat primitif, installé sur la rive gauche de l’Orbieu, jouxtait le monastère. Ce site correspond à l’actuel cimetière communal où s’élevait aussi la première église paroissiale (disparue). Dans un second temps, cette localité fut transférée à son emplacement actuel, sur la rive droite de l’Orbieu. On peut supposer que ce nouveau bourg fut créé aux alentours du XIIIe siècle, selon un plan régulier qui semble désigner la fondation «a novo» de la localité.
Etiré le long de la rivière, en face de l’abbaye, cet habitat fut rapidement doté de fortifications sommaires. Lorsque éclata la Guerre de Cent Ans ses défenses avaient été négligées et les fossés réaménagés en jardins. Aussi, l’enceinte fut effectivement remaniée entre 1359 et 1361 sur ordre du Sénéchal de Carcassonne. Celle-ci, au tracé vaguement elliptique, était flanquée de tours et d’échauguettes. Le fossé qui entourait l’ensemble, à l’exception de la partie Ouest naturellement défendue par l’Orbieu, a été comblé en 1818. De l’ensemble des fortifications du village subsiste encore quelques vestiges:
A l’angle Sud-Ouest du vieux bourg, s’élève la tour de Plaisance ou «Grand Tourreil» (XIIe – XVe siècle). A l’Ouest, la porte de l’Eau ou «Porte de l’Aigue» (XIVe siècle) s’ouvre sous un arc qui a été arasé. Les quatre autres issues qui desservaient le village ont disparu.
Blotti à l’intérieur des remparts, le bourg lui-même, consacré l’un des «plus beaux villages de France», constitue un pittoresque ensemble architectural. Ses rues étroites ponctuées de places étriquées, conservent bon nombre de façades du Moyen-Age au XVIIIe siècle. Parmi celles-ci, cinq d’entre elles font l’objet d’une protection des Monuments Historiques : la Maison Maynard (XIVe siècle), sur la place de la Halle, la Maison Lautier (XVe – XVIe siècles), rue des Mazels, le presbytère (XVe siècle), près de l’Eglise, la Maison Sibra (XVIe siècle), rue Foy et l’ancien couvent des Sueurs de Nevers (XVIIIe siècle), place de la Bouquerie. D’autre part, Lagrasse renferme encore quelques ouvrages civils, véritables joyaux de l’architecture médiévale :
la Halle, installée sur la place du même nom, a été aménagée en 1315 à l’occasion du transfert du marché de Lagrasse qui auparavant était situé extra-muros. Cette construction comporte dix piliers de pierre, dont un est sculpté d’un écusson armorié, soutenant une charpente en bois.
Le «pont vieux» à dos d’âne, qui relie le bourg à l’abbaye, apparaît sur un sceau de 1303. II fut remanié au XVIIe et XIXe siècles. L’ouvrage, qui se compose de trois arches inégales, était initialement surmonté de deux tours.
En outre, le territoire communal abrite quelques édifices remarquables : les vestiges du prieuré préroman de Mirailles s’élèvent à 3 km au Sud-Ouest du village, les ruines du prieuré roman de Saint-Michel-de-Nahuze se dressent à 430m. d’altitude sur le Mont Alaric, la chapelle Notre-Dame-du-Carla (XIXe siècle) est juchée à environ 7 km à l’Ouest du bourg, enfin les rustiques capitelles de Réqui sont concentrées à l’Ouest de Lagrasse, près des Auzines.

LEGLISE SAINT MICHEL
Installée au cour du vieux bourg, l’église paroissiale est classée Monument Historique tandis que son site est protégé. Erigé de 1359 à 1398, l’édifice constitue l’exemple type de l’église gothique à nef unique de la région. La nef, voûtée d’arêtes, est ajourée par des baies en lancette.
Les neuf chapelles latérales sont éclairées pour la plupart d’une rose. Elles s’ouvrent sous des arcatures brisées pourvues de consoles décorées de motifs végétaux ou figurés. Les nervures de leurs voûtes d’ogives reposent sur des culs-de-lampe sculptés. Leurs clefs de voûtes portent les emblèmes de certaines corporations de métiers : navettes des tisserands, ciseaux des cardeurs…
Le chœur pentagonal est couvert d’une voûte d’ogive dont la clef représente saint Michel terrassant le dragon. Ses chapiteaux sont sobrement moulurés, à l’exception de l’un deux figurant un ange. Cette abside est largement ajourée par trois fenêtres à remplages du gothique rayonnant. En outre, le chevet abrite une sculpture romane en remploi qui proviendrait d’un édifice primitif. Elle représente un homme luttant avec un lion. A l’Est, est pratiquée une porte en arc brisé, précédée d’un porche; Au Nord, s’ouvre le portail principal en arc brisé ultérieurement retouché. Le puissant clocher rectangulaire est percé de baies brisées dans sa partie sommitale. Sur sa face Sud est aménagée une vaste cage d’escalier.
Enfin, depuis la Révolution, Saint-Michel de Lagrasse renferme un riche mobilier provenant essentiellement de l’abbaye. On peut citer, en particulier, les sept toiles représentant «les Sept Sacrements» attribuées à Crespi (début XVIIIe siècle); deux grands tableaux de Jacques Gamelin, «Moïse frappant le rocher» et la «Manne dans le désert» (début XIXe siècle); ainsi que le maître-autel et son retable (XVIIIe siècle).

L’ABBAYE SAINTE-MARIE D’ORBIEU
Cette ancienne abbaye bénédictine constitue l’une des plus prestigieuse de France. Elle est classée Monument Historique et s’élève sur un site protégé. Ce monastère présente un catalogue d’architecture du Xe au XVIIIe siècles.
Le Palais Vieux
L’abbé Auger de Gogenx fit bâtir le logis abbatial. Ses diverses parties s’ordonnent autour d’une petite cour:
celle-ci, de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle, est bordée au Sud et à l’Ouest par des galeries supportant des balcons de bois. Elle présente de remarquables chapiteaux romans remployés comme supports de ces balcons. A l’étage, la Salle d’apparat dite « des Gardes » a été modifiée au XVIe siècle.
La Chapelle abbatiale:
Cet édifice à deux niveaux s’élève sur le côté méridional de la cour. La chapelle basse, dont la fonction est imprécise, est voûtée en berceau plein cintre et pourvue d’un chœur rectangulaire. Ses trois portes sont ornées des armes de l’abbé Auger de Gogenx. Ses épais murs étaient décorés de deux peintures murales superposées à motifs géométriques (de la fin du XIIIe et du milieu du XIVe siècles). La chapelle haute est desservie par un vestibule dont les murs sont agrémentés de peintures diverses. La porte intérieure est dotée d’un tympan qui nous informe que la chapelle, dédiée à Saint-Barthélemy, fut édifiée en 1296 par l’abbé Auger de Gogenx; cependant, l’édifice connut quelques remaniements : les murs Sud et Nord ont été partiellement reconstruits et l’actuelle charpente apparente abaissée. La chapelle, éclairée par des fenêtres en lancettes et une rose redentée, comporte un chœur rectangulaire et une nef unique. Les murs présentent encore des vestiges de fresques, à l’est : un arbre de vie, à l’ouest : le Jugement Dernier.
Enfin, la chapelle renferme un précieux carrelage en terre cuite vernissé, daté du XIVe siècle. Le pavement polychrome est à dominante géométrique.
Le cloître :
La construction de l’actuel cloître fut effectuée en 1760 par l’abbé Bazin de Bezons, sur l’emplacement du cloître médiéval (fin du XIIIe siècle). Il se compose de grandes arcades en plein cintre retombant sur de puissants piliers. Ces derniers sont surmontés d’élégantes consoles. Les clefs des arcades représentent les seules sculptures de cet ensemble réalisé en grès soigné.
L’église abbatiale :
Elle fut édifiée sur une basilique carolingienne, agrandie par deux bras de transept au milieu du XIe siècle. Au XIIe siècle, le Maître de Cabestany a travaillé au portail de l’abbaye dont certains éléments sont présentés dans le dépôt lapidaire. L’érection de l’église actuelle est due à l’abbé Auger de Gogenx (1279-1309). Sur les fondations de la basilique fut élevé un chœur monastique, accosté de deux collatéraux, sur lesquels se greffaient les bras du transept roman : le croisillon Nord a été reconstruit ultérieurement, à l’époque gothique, tandis que le croisillon Sud, doté de trois absidioles en cul-de-four, appartient toujours au premier art roman. La nef, voûtée sur croisées d’ogives est séparée des bas-côtés par d’épais murs aveugles. Le chœur, de plan quadrangulaire, est voûté comme la nef. Il est éclairé par une large baie axiale brisée.
Les clefs de voûte restaurées portent les blasons de l’abbé Auger de Gogenx, de l’abbaye, de la ville de Lagrasse et des rois de France.
La Tour-clocher
Une tour monumentale, de style médiéval, fut érigée dans la première moitié du XVIe siècle par l’abbé Philippe de Lévis. Ce puissant édifice comporte une tour rectangulaire surmontée d’une petite tour octogonale. Le clocher, réalisé en appareil soigné, recèle les armes des Lévis sur sa face orientale.
La tour préromane
Une tour, localisée entre le transept Nord de l’église et le dortoir, semble d’origine préromane. Construite en moellons, elle est percée de deux ouvertures qui se caractérisent par la présence d’un arc outrepassé (antérieur à la seconde moitié du Xe siècle). Elle matérialise la partie la plus ancienne de l’abbaye.
Le Dortoir:
Attribué à la fin du XIIIe siècle, il occupe le côté oriental de la cour. Le niveau inférieur abritait les celliers, les caves et la boulangerie au XVIIIe siècle. Ces salles voûtées sont faiblement éclairées par des fenêtres rectangulaires donnant sur le jardin. Le niveau supérieur comprend un vaste dortoir de 600 m² dernier constitue un exemple de ces salles monastiques dotées d’une charpente apparente sur huit arcs diaphragmes de maçonnerie. A l’extérieur, sur la façade Est, la division en travées s’exprime par une série de contreforts entre lesquels sont bandés des arcs surbaissés qui soutiennent des mâchicoulis (milieu du XIVe siècle).
Le Palais Neuf :
Ce vaste ensemble, de style classique, fut édifié sous l’abbatiat d’Armand Bazin de Bezons, entre 1745 et 1779. La cour du palais est précédée d’un imposant portail, flanqué de deux portes, et dominé par un entablement toscan. Ses façades latérales sont scandées par de grandes arcades en plein cintre. Au fond de la cour, le palais se compose d’un corps principal bordé de deux ailes. L’entrée monumentale est pratiquée dans un avant-corps faiblement saillant. Ce dernier comprend des pilastres toscans et des arcades en plein cintre, au-rez-de-chaussée, auxquels répondent des pilastres ioniques et des fenêtres surbaissées, à l’étage.
Les fortifications
Vers 1360, période de grande insécurité, l’abbaye fut entièrement fortifiée. Ce vaste ensemble fut notamment ceinturé d’un rempart crénelé, détruit au cours du XVIIIe siècle. De ce dernier il ne subsiste aujourd’hui que quatre merlons percés d’archères, ménagés au-dessus des absidioles romanes.

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