Tourisme à Baux de Provence,France

Le Tourisme à Baux de Provence est lié à la nature de la région, aux multiples loisirs et plaisirs et aussi à son patrimoine très important, le fruit d’une histoire bien riche par les évènements. Au XVIe siècle, grâce à son gouverneur le Connétable Anne de Montmorency Maréchal de France, créé par le Roi François 1er Baron des Baux en 1528, la Cité retrouve tout son faste. Une période brillante s’inscrit dans son histoire. Le château est restauré en 1546, de nouveaux bâtiments â l’architecture élégante et raffinée parés de gracieuses sculptures sont construits (Hôtel de Manville, Hôtel des Porcelet, Maison Hère…). Toujours considéré comme une place forte imprenable, les archives du Trésor conservées â Aix, la Capitale de la Provence, menacée par les troupes de Charles-Quint, sont transportées dans la citadelle pour les préserver de l’incendie.BoProv02
C’est aussi l’événement majeur de la visite du Roi François 1er, le vendredi 17 mars 1538, accompagné de sa cour, dont le Dauphin et la Dauphine, le Roi de Navarre et la Reine, Monseigneur d’Angoulême, Monseigneur de Vendôme, le Cardinal de Lorraine… A la demande du Connétable, François lui accorde à perpétuité l’établissement de deux foires par an, le jour de la saint Vincent, le 22 janvier et le 1er mai, et la création d’un marché, le mardi de chaque semaine.
C’est sous son gouvernement qu’apparaît en terre baussenque, une famille qui va jouer un rôle important, la famille de Manville. C’est à Gaude de Manville, Capitaine des galères du Roi que Montmorency donne la charge de viguier (1528-1547), c’est-à-dire la charge dBoProv03‘exercer le commandement de la place et de veiller à sa sécurité en l’absence du Baron. La création d’une communauté protestante s’établit alors aux Baux, grâce à la famille de Manville favorable aux idées de la Réforme. Le village devient ainsi le refuge des pratiquants de l’Eglise Réformée et le culte installé aux Baux se maintient sous la protection de Claude II de Manville, de sa femme Yolande de Lamantin et de Jeanne de Quiqueran épouse du nouveau gouverneur Honoré des Martins (1566-158I). Honoré des Martins (connu sous le nom de Capitaine Grille) qui s’était illustré dans les guerres de France contre Charles-Quint, ne paraît avoir rien fait pour combattre « l’hérésie ». C’est à son successeur, Jacques de Boches, neveu de Jeanne de Quiqueran, baron des Baux de 1582 à 1621, que revient la prise de dispositions drastiques pour appliquer la politique d’intolérance et abolir en 1621 l’Eglise Réformée des Baux qui comptait environ 600 fidèles.

Porte d’Eyguières     BoProv07
Pour accéder au vallon de la Fontaine, le visiteur pourra utiliser l’antique et pittoresque chemin empierré de la Calade et passer par la Porte d’Eyguières ou Porte de l’Eau qui jusqu’en 1866 Fut la seule entrée du village. Rebâtie par le Connétable de Montmorency, puis relevée au XVIIIe siècle par le Prince de Monaco dont on peut lire les armoiries martelées dans un cartouche orné de rinceaux baroques, la porte a gardé son système défensif, chemin de ronde en corniche percé de meurtrières. Un second corps de garde plus important avait été édifié au nord de la porte d’Eyguières, il abrite le Musée des Santons.

Musée des SantonsBoProv05
Le bâtiment du XVIIe siècle de l’ancien corps de garde protégeant la Porte d’Eyguières, porte d’entrée du village, transformé en Hôtel de Ville accueille aujourd’hui le Musée des Santons, Sous la voûte en croisée d’ogives, des vitrines présentent des collections diverses de santons: santons napolitains du XVIIIe, santons d’église du XIXe dont les visages en carton-pierre peints et aux yeux en sulfure de verre sont l’œuvre du couvent des carmélites d’Avignon, santons en terre cuite de la célèbre santonnière d’Aubagne Thérèse Neveu, santons habillés de Simone Jouglas. Une grande crèche met en scène la Nativité sur la place de l’Eglise Saint-Vincent et la cérémonie de l’Offrande de l’Agneau par les Bergers, « Lou Pastrage ». Un tableau de l’Ecole Marseillaise (1850) représente cette ancienne cérémonie qui fut renouée aux Baux en 1903.

Hôtel de Manville
Le plus bel hôtel Renaissance de la ville fut édifié au début de la seconde moitié du XVIe siècle par une riche famille protestante, celle de Claude de Manville. Elle vit le Roi de France François 1er mettre pied à terre avec toute sa cour faisant halte sur sa route de NiceBoProv04 à la rencontre de Charles-Quint, sous la présidence du Pape Paul III. La façade irrégulière suivant le tracé de la rue principale est ouverte largement par de grandes fenêtre à meneaux. La cour intérieure à portiques répète la même ordonnance des croisées Renaissance. Au premier étage la cheminée monumentale présente un manteau à entrelacs (1571) surmontant une frise décorée de triglyphes reposant sur des colonnes doriques. L’hôtel restauré abrite aujourd’hui la Mairie et le Musée d’art contemporain où sont présentées par roulement des œuvres d’artistes modernes régionaux ou ayant séjourné en Provence : (Ambrogiani, Brayer, Buffet, Chabaud, Cottavoz, Gleizes, Hilaire, Muller, Prassinos, Serra, Seyssaud, Trabuc, Trémois…). Des expositions temporaires y sont régulièrement présentées,

Fondation Louis Jou
Dans le bel hôtel Renaissance de Jean de Brion sont exposées l’œuvre et les collections du graveur, imprimeur, éditeur Louis Jou (1881-1968). Livres médiévaux, ouvrages de bibliophiles, gravures de Dürer, Rembrandt et de Goya, sont disposés dans l’atmosphère intime de sa maison où sont conservés, son mobilier, sa collection de tableaux et ses objets familiers. Il fut l’ami de Derain, Dunoyer de Ségonzac, Francis Carco et surtout de Marquet avec lequel il découvrit les Baux pour la première fois en 1916 il s’y installa en 1942. Incomparable créateur, nourri de l’influence des grands imprimeurs du XVe et XVIe siècles, Louis Jou va enrichir cette grande tradition en créant et en réalisant seul ses propres caractères, composant à la main et mettant en page de somptueux ouvrages qu’il illustre de gravures sur bais, et qu’il imprime sur une presse à bras. Dans son atelier un artisan-imprimeur maintient les traditions en effectuant des tirages de textes et d’illustrations sur les anciennes presses à bras.

Pavillon de la Reine Jeanne
Niché dans le vallon de la Fontaine aux abords de l’ancien lavoir s’élève un élégant pavillon d’angle Renaissance, construit par Jeanne de Quiqueran, épouse d’Honoré des Martins, Baron des Baux de 1568 à 1581. Architecture d’agrément, il ornait un jardin appartenant à la famille de Baux dénommés « Jardin du Comte » ou « Verger du Roi ». La légende (appelle le Pavillon de la Reine Jeanne et Frédéric Mistral en fit faire une copie pour son tombeau à Maillane. La Reine Jeanne est en Provence un personnage célèbre mais fort peu connu. Reine de Naples, de Jérusalem, de Sicile et Comtesse de Provence (1326-1382), elle ne vécut que quelques mois en Provence de janvier en juillet 1345. Sa popularité surprenante associée souvent à celle du Roi René bien qu’ils ne soient pas contemporains provient semble-t-il d’une confusion avec Jeanne de Laval, seconde femme de René d’Anjou né en 1409, dernier Comte de Provence (1434 à 1480).

Eglise Saint-VincentBoProv06
L’ancien village comptait trois églises : Saint-André dan le vallon de la Fontaine, première église paroissiale abandonnée en 1481 et aujourd’hui disparue, Notre-dame du Château ou chapelle Sainte-Catherine (XII-VXe) chapelle castrale dans l’enceinte de la citadelle et l’église Saint-Vincent. Ancien prieuré de Saint-Paul de Mausole à Saint-Rémy, l’édifice du XIIe est caractéristique des constructions baussenques par sa partie méridionale à moitié troglodytique. La grande nef voûtée en berceau brisé fut allongée vers l’Est en 1609 sans rompe l’harmonie romane de l’ensemble terminé par un chevet plat. On remarque à l’intérieur les vitraux modernes (1955) de Max Ingrand offerts par le Prince de Monaco, marquis des Baux, la chapelle funéraire de la famille de Manville à la voûte de style gothique flamboyant, et dans une chapelle creusée dans le roche, la charrette de la Cérémonie du Pastrage de la Messe de Minuit servant à transporter l’agneau nouveau né offert par les bergers. A l’extérieur, la façade fut prodondément modifiée par les restaurations du XIXe siècle, qui transformèrent en particulier l’escalier qui longeait précédemment le mur (traces d’arrachement). On remarque au-dessus du portail et d’une fenêtre en plien cintre une très belle sculpture en taille de réserve : représentant un lion. Sur le flan sud, la lanterne des Morts est une élégante tourelle circulaire et où brûlait jadis une flamme lors du décès d’un baussenc.

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