Eglise Saint-Jean des Ermites, Palerme, Italie

Est un monument national de style normand situé dans le centre historique de Palerme, à proximité du Palais des Normands.

Saint-Jean des Ermites est lun des monuments les plus emblématiques de Palerme, est une église médiévale normande, du style arabo-normand de l’époque.

Au VIe siècle, il existait déjà une église, où auparavant se trouvait un lieu de culte païen avec la présence d’une source souterraine et d’une grotte. Une mosquée y fut installée sous la domination arabe avant d’être reconstruite  vers 1140 pour devenir un monastère confié aux bénédictins du Montevergine.

Situé dans les jardins du Palais Royal, et à proximité de la rivière Kemonia, son abbé était un des personnages les plus importants de la cour.
Une restauration de la fin du XIXe, rendit à l’église son aspect d’origine, le stuc intérieur fut retiré et les bâtiments ultérieurs au moyen-age furent démolis.

Du complexe monastique qui comprenait la salle capitulaire, un dortoir, un réfectoire, le cimetière, l’église et le cloître, on peut encore admirer l’église, le cloître et quelques vestiges du monastère.

Le transept et la sacristie occupent la cour rectangulaire qui était le corps principal de la mosquée. Le mur nord de cette cour est devenu le mur sud de l’église.

L’Eglise est un modèle de style normand, construite conformément aux modèles architecturaux islamiques : des proportions générales harmonieuses et relativement petites, des formes géométriques simples.

Orienté à l’Est, l’Eglise est en forme d’une croix de Saint Antoine.
Les murs latéraux de l’Eglise sont percés de fenêtres en ogive. Elles étaient parées de transennes de plâtre en arabesque, redécouvert au XIXe. Une copie se trouve ici, un original est hébergé à la Galleria di Palazzo Abatellis .

L’intérieur de l’Eglise est composé de structures cubiques surmontées d’ un dôme, répété cinq fois, deux dans les travées de la nef, trois dans le transept.

Cette combinaison du carré, représentant la terre, et du cercle, représentant le ciel, existait autant dans la culture islamique fatimide que dans l’Empire byzantin.

Des niches angulaires étaient le seul élément décoratif de cet intérieur épuré, faisant la jonction entre la base rectangulaire et la coupole.

La restauration de 1880 révéla que la droite du transept de l’Eglise, correspond à l’ancien bâtiment islamique (ayant été une salle rectangulaire, un portique et une cour ouverte). Il reste les bases des piliers qui divisaient cet espace. Le plafond était couvert de voûtes ogivales.
Cette « qubba », cubes surmontés d’un dôme rond, typiquement de style musulman, se retrouve dans d’autres Eglises contemporaines à celle-ci comme San Cataldo et Saint-Jean des Lépreux.

De l’époque normande, ont survécu quelques restes de fresques médiévales : Marie trônant entre Saint Jean et Saint Jacques. Des traces sur le mur droit de l’église correspondent à l’ancien portique. A l’intérieur de l’enceinte redécouverte se trouvait un cimetière normand.
Le cloître du couvent, probablement du XIIIe siècle puis remanié, est rectangulaire, encadré de colonnes couplées séparées par des arcades en ogives. On y trouve aussi une citerne arabe.

Historique:

Les Normands ont établi leur dynastie en Sicile en 1072, détruisant les monuments, mais non pas la tradition de l’architecture byzantine et arabe. Saint-Jean des Ermites de Palerme (1132) est arabe dans le rapport net entre les corps cubiques et les dômes hémisphériques . Cet édifice se réfère sans nul doute plus à la conception de l’espace dans les mosquées de l’Orient islamique qu’à celle d’une église chrétienne, et la couleur rouge vif des coupoles ne fait que renforcer ce rappel. L’Eglise, dont les origines remontent au vie siècle, pendant la domination arabe a été convertie en mosquée pour être reconsacrée à l’ancien culte catholique.

En 1464, le monastère de Saint-Jean des Ermites a été rattaché au cloître bénédictin San Martino delle Scale et laissé aux bénédictins de Monreale en 1524. Très altérée au cours des siècles, cette église a été restaurée en 1880. À cette occasion, l’abside et la façade nord de l’église furent, entre autres, exposées et le stuc précédemment rajouté à l’intérieur retiré. Les bâtiments ultérieurs à l’époque médiévale furent, de surcroît, démolis et les coupoles n’ont été repeintes en rouge qu’au xxe siècle.

Description:

Église Saint-Jean des Ermites, Palerme, Italie célèbre pour ses dômes rouges caractéristiques, l’église appuyée par un flanc à un corps carré antérieur, se compose d’une croix de Saint-Antoine divisée en travées carrées, dont chacune repose sur un hémisphère. Le presbytère, se terminant par une niche, est couronné par une coupole, comme celle des deux corps quadrangulaires qui la longent et à la gauche et de laquelle s’élève un clocher. Le cloître, orné d’un jardin luxuriant, est la partie la mieux conservée de l’ancien monastère. Ils se distinguent par la beauté et la légèreté des colonnes couplées avec des chapiteaux avec des feuilles d’acanthe qui soutiennent des arcs ogivaux à double anneau. Il y a en outre une citerne arabe.

le clocher de style gothique a quatre rangées de loges surmontées d’une autre coupole, adaptation unique de construction arabe à un usage chrétien. L’église est à croix latine avec trois absides, la nef est divisée en trois travées, dont chacune est surmontée d’un dôme avec des pendentifs, nécessaires car la tour sur laquelle ils reposent est carrée, les murs sont en pierre taillée comme cela se voit souvent dans les monuments arabes sans aucune décoration et l’ensemble est éclairé par des fenêtres avec des arcs brisés. »

Aujourd’hui, l’édifice présente, néanmoins, une muraille nue faite de blocs carrés de pierre de tuffeau ; comportant trois absides semi-circulaires, l’intérieur se divise en cinq travées carrées couvertes de coupoles rattachées aux murs par des niches.

Bibliographie:

-Ettore Magno, Giovanna Cassata, San Giovanni degli Eremiti, Enchiridion, Palerme, 1983.
– Museum ohne Grenzen , Arabisch-normannische Kunst – Siziliens Kultur im Mittelalter, Internationaler Ausstellungsstraßen-Zyklus Die Islamische Kunst im Mittelmeerraum, Ernst Wasmuth Verlag Tübingen Berlin, 2004
-Brigit Carnabuci, Sizilien. Griechische Tempel, römische Villen, normannische Dome und barocke Städte im Zentrum des Mittelmeeres,
-aktualisierte Auflage. DuMont Reiseverlag, Ostfildern, 2006 (DuMont Kunst-Reiseführer).