France, Auvergne,  Combrailles,

Combrailles, zone offrant un cadre naturel préservé, est un plateau dans la région nord-est du Puy-de-Dôme, de vallées et de gorges et parsemée de villages paisibles. .
Pour ceux qui aiment la pêche, la baignade et les sports nautiques, les Combrailles vous offrent un paradis avec les rivières, les ruisseaux, cascades et des piscines, l’eau se trouve partout où vous regardez.

COMBRAILLES ET LA VALLÉE DE LA SIOULE

« Tout le pays des Combrailles penchait vers la Sioule. J’ai cru ne pas l’approcher. Elle filait dans des gorges serrées. Aux Fades – c’est le pays des deux « folles », elle te racontera -, je l’ai retenue. Sioule ! Sioule ! Personne ne sait ce que son nom veut dire et ça, déjà, ça m’attirait. J’ai marché prés d’elle.
Elle dit qu’elle est née au débouché du lac Servières, là où finissent les Monts Dore et où commencent les Monts Dôme. Ainsi, dans le matin des Combrailles, c’est l’Auvergne volcanique qui se lève, les crêtes du Sancy et les bosses des Puys, mauves du bourgeonnement des hêtraies. Des volcans, elle dévalera jusqu’aux vignes du Saint-Pourcinois, pour rencontrer l’Allier.

nature d'Auvergne,France
Petite Sioule, elle sort des bois, se grossit du Sioulet et de la Miouze et tortille sur de hauts plateaux sans pente, taille sa route dans la cheire de Côme qui, vers Banières, cache des trous de glace. La nuit, je dis qu’elle tremble sur ces landes de Saint-Pierre-le-Chastel, où le démon qui tourmente les cheires déchaîne la chasse fantastique. Mais elle passe, turbulente et joyeuse, jouant avec la passion du pêcheur, avec les fario chasseuses de perles et d’éphémères. Elle passe Pontgibaud puis, vers l’aval, s’encaisse en un ravin boisé, sans hommes, corsetée dans des gorges, sous les lacets de la route, jusqu’à Montfermy qu’elle enferme dans une boucle presque parfaite. Elle méandre comme ondule, imprécise, sa terre de Combrailles aux confins de l’Auvergne, du Bourbonnais et de la Marche. Et entaille lecombrailles,auvergne,france- friche-fleurie plateau cristallin qui là-haut, vers 800 ou 900 m, étend à son bord des landes à genêts et des près bocagers, immobiles sous l’aile du faucon crécerelle, grouillants de la vie cachée dans les haies. Elle me conte des histoires de frontières, comment les ambitions des comtes d’Auvergne se frottèrent à celles des ducs de Bourbon, comment les longues forêts silencieuses cachèrent aux gabelous les faux-sauniers du XVIIe siècle. Elle sait, vers l’ouest, le pays flou des étangs où l’eau placide ne ressemble pas à son eau, mais mire la barbe des nuages et des ermites.

Est-ce en songeant aux cent étangs des Combrailles – Chancelade, le plus grand d’Auvergne où se plaît le gibier d’eau, les autres peuplés de grenouilles et de dos argentés – que la Sioule s’élargit en aval de Montfermy ? Non, lasse d’éclabousser les kayaks, elle prend le Sioulet et s’apaise en plan d’eau derrière le barrage des Fades-Besserve, profonde, vaste et calme pour toutes les joies de l’eau. Ici, lisse sous les voiles, elle change les truites en carpes que désirent les brochets. Elle lèche ses trois plages et me trouble, sais-tu, en disant qu’autrefois, aux Fades, on la passait à gué, avec toujours quelque chose à perdre dans ses crues. Il y a, par-dessus la route du barrage, l’élan d’un viaduc de granite et d’acier. Au début du siècle, il relie par le rail les Combrailles isolées à leur riche voisine, la Limagne. En blac d'Auvergne,Franceas, c’est du bleu ; en haut, c’est du ciel. Entre les deux, se couche la forêt. Depuis que les loups s’y sont perdus, elle tombe sans hurler dans les ravins. Mais je l’ai vue à l’automne, touffue comme une queue de renard, s’enrouler autour de la Chartreuse de Port-Sainte-Marie ou prendre feu, bouclée dans la presqu’île du méandre de Queuille qu’on voit du Paradis !

C’est le plus beau méandre de ma Sioule. Au-delà, elle redevient courante mais fait encore une boucle au cou de Châteauneuf où sourd, par 22 points, une eau du profond de la terre, tiède, gazeuse, carbonatée, minéralisée.
Ah, l’eau des Combrailles, des ruisseaux serpentins, des cratères de maars, eaux quittant les tourbières, eau thermale, de vrais faux lacs, d’étangs irréels !
Entre Châteauneuf et Ebreuil, elle se roule dans des gorges splendides.
Seul le vieux pont roman de Menat courbe sur elle son dos d’âne.
Je ne te l’ai pas dite, dominée par les ruines de Château-Rocher et le château de Chouvigny ! Les pays-frontières se défendent : les Combrailles ont des forteresses féodales qui verrouillent les points stratégiques, abandonnées ou adoucies de baies et de tapisseries, dents dures ou coffrets précieux pour une exposition, un festival. Les pays sereins, avec ici un rien d’austère, là du sauvage dans la gorge fabriquent toute la gamme des mystères. On se raconte des histoires de fées et l’on plante des chapelles rurales où l’on prie, pour la récolte de seigle, des pieta éplorées. On élève des croix aux carrefours, mais le pays déjà est un carrefour et les croix ont tous les dessins. Les moines, sévères bénédictins, chartreux dont la puissance temporelle déborde le Val de Sioule, savants ermites de Menat, cherchent le mystère de Dieu sur une terre paisible et lointaine, mais terre d’influences qui porte leurs collégiales, leurs riches abbayes, des églises aux murs peints.
Pendant tous ces temps, ma Sioule tourne ses moulins, arrose des bourgades à placettes et à beffrois, où les artisans connaissent les gestes anciens et les nouveaux goûts. C’est d’un de ces bourgs, où la vie est bien, que je t’écris.
En finissant mon mien gouré… C’est quoi ? Je te dirai quand tu viendras goûter la Val de Sioule. » Ciao !! A bientôt