LILLEBONNE,Haute Normandie,France

LILLEBONNE, 9 963 habitants, Chef-lieu de canton, est situé au confluent de deux vallées, entre coteaux boisés ; NOTRE DAME DE GRAVENCHON, près de 8 900 habitants, en est distante de 5 km. Elles sont toutes deux séparées de la Seine par des terres alluviales dites « marais » où est installée 1a grande zone industrielle des herbages, de Port-Jérôme et de Radicatel. Aux portes des autoroutes A13, A29 et A131. Sur la route historique. des Abbayes.

UNE FONDATION ROMAIN
« Juliobona apparaît comme une création ex-nihilo du conquérant romain », indique clairement l’archéologue Erie Follain, C’est que la qualité du site n’avait pas échappé aux Romains : une colline aux possibilités défensives, la proximité de l’axe majeur de circulation qu’était déjà la Seine, la présence de deux rivières qui y ont leur confluent, un fond de vallée protégé des vents… assez d’atouts pour que les conquérants romains fondent là une cité, la cité dont ils avaient besoin pour servir de capitale à la civitas des Calètes, peuple de la Gaule Belgique que les Romains avaient décidé de rattacher à la province gallo-romaine de Lyonnaise.
Quand ? Divers éléments de mobilier incitent les historiens à envisager le règne d’Auguste, fondateur de la dynastie julio-claudienne, comme pouvant être la période de la création de Juliobona. Outre son caractère administratif, l’antique Juliobona a été aussi une cité à vocation commerciale et militaire. La cité Juliobonaise s’est développée surtout dans le dernier quart du premier siècle de notre ère pour atteindre son apogée dans la seconde moitié du siècle suivant. Elle a fait alors au moins jeu égal avec Rotomagus (Rouen) avant que celle-ci ne la supplante comme capitale politique et économique. De son glorieux passé, Lillebonne a conservé d’importants vestiges, pas tous visibles sur place, une importante partie des collections se trouvant au musée des Antiquités de Seine-Maritime à Rouen et au Louvre (une statue en bronze d’Apollon).

LE « THÉÂTRE-AMPHITHÉÂTRE » (M.H.)
L’édifice a été reconnu comme monument de spectacle des le XVIIIème siècle. Construit au premier siècle, l’édifice pourrait n’avoir été d’abord qu’un amphithéâtre assez frustre, converti au IIème siècle en théâtre ou en ouvrage mixte, à la fois théâtre et amphithéâtre. La partie sud de l’hémicycle s’adosse à la colline du Toupin avec une cavea à deux étages.

 PATRIMOINE ET HISTOIRE

LILLEBONNE 2000 ans de patrimoine
Située en Normandie, entre ,Rouen et Le Havre , à proximité de la Seine, Lillebonne a le privilège d’accueillir ses visiteurs dans un cadre bâti possédant encore des édifices façonnés par 2000 ans d’activités humaines théâtre antique, château médiéval, église gothique, bâtiments de la révolution industrielle, Hôtel de Ville contemporain, habitats aux styles et matériaux variés…
La topographie du site, mêlant collines, vallées, rivières et plaine alluviale, a permis l’émergence, tout au long de l’histoire, de multiples pôles de croissance. Sans cesse ouverte sur le monde depuis sa fondation la ville a prospéré avec notamment les produits importés. et transformés étain dans l’Antiquité, coton au 19ème siècle, pétrole aujourd’hui. A Lillebonne, si nous bâtissons depuis 2000 ans, nous entretenons parallèlement une longue tradition d’accueil et d’échange!
Création des Romains au 1er siècle, Juliobona, la Lillebonne antique, en devenant port sur la Manche et capitale de Province s’embellit de riches demeures et d’équipements fastueux, à, l’image du théâtre, des thermes ou des fontaines, que les archéologues continuent d’exhumer et dont ils peuvent maintenant nous restituer l’aspect.
Ruinée lors des invasions barbares, la ville subsiste et renaît au Moyen Age. Elle sera alors dotée d’une des talus puissantes forteresses de Guillaume le Conquérant encore agrandie par Philippe Auguste.Au cours des siècles, la prospérité agricole puis manufacturière permet aux différentes paroisses, qui composeront la future ville moderne, d’élever de nombreux édifices comme l’église Notre-Dame, la chapelle du Mesnil ou le manoir du Catillon.
Aujourd’hui, au centre d’un pôle industriel international, la ville continue de mettre en valeur et d’accroître son patrimoine bâti. Ainsi, avec le nouvel Hôtel de Ville, dû à l’architecte Claude Parent, Lillebonne a déjà les yeux tournés vers le 3ème millénaire. Le musée municipal est, pour quelque temps encore, installé dans le pavillon d’entrée du jardin jean Rostand.
Il conserve des collections provenant des fouilles archéologiques préhistoriques, romaines et médiévales ainsi que des objets issus des manufactures, de l’artisanat, de l’industrie textile ou de la vie quotidienne à différentes époques.Le centre culturel juliobona réunit, depuis 1982, la médiathèque ainsi q’une salle de spectacle permettant de présenter, spectacle vivant, Festival de l’Humour, musique, rencontres de théâtre et de dense, expositions et cinéma.
Le musée du Mesnil, inauguré en 1987, est abrité dans une ancienne église dont le début de construction remonte au XIIème siècle. Celle-ci possède un sculptures de bois polychrome. D’autre part une imper enté présentation de paléontologie et de minéralogie, constituée par le fonds des collections Conté et Filliol, y est exposée.Véritable centre de loisirs rayonnant jusqu’au Havre ou Yvetot, la « Presqu’île » est organisée autour de multiples installations une piscine à vague un toboggan géant des bains bouillonnants, solarium, sauna,….
En cours d’achèvement, le Parc des Aulnes, à proximité de la « Presqu’île », tout en sauvegardant le milieu écologique remarquable des tourbières, vise à le valoriser comme parc de découverte et de détente. A ces équipements, convenant aux adultes bronzeurs comme aux bébés nageurs, aux scolaires comme aux actifs, s’ajoute une multitude de plages….horaires permettant la pratique la mieux adaptée, aussi bien aux groupes qu’à chaque individu. Sur neuf hectares, différents pôles d’intérêts sont accessibles : étang pour les pêcheurs, aire de jeux pour les enfants, jardin conservatoire pour les flâneurs…

Brève histoire de Lillebonne
Les étages à arcades – que l’on devine encore – supportaient des gradins de bois. le podium, partie séparant la cavea de l’arène, accueillait les places d’honneur. La petite cavité au centre de ce podium devait correspondre à la chapelle consacrée aux divinités tutélaires des jeux de cirque. Les deux murs de la corona revêtus de tuf en petit appareil et chaînés de lits de briques limitent un couloir de 5 mètres de large qui ceinture la cavea et desservait les vomitoires principaux pour assurer une sortie rapide à plusieurs milliers de spectateurs. Sous la place Félix Faure, ont été vus le mur de scène et les coulisses du théâtre (1986).
D’autres monuments révélés par l’archéologie témoignent de l’importance de la Juliobona gallo-romaine :
– les thermes situés au nord-ouest de la place Félix Faure, entre la rue Guillaume le Conquérant et la rue des Bains qui leur doit son nom, fouillés de 1827 à 1829 mais dont la trace n’est pas visible.- les thermes de la rue Pigoreau déjà mis au jour au XIXème siècle de nouveau fouillés à partir de 1982 : un petit jardin a été aménagé, à côté du commissariat, au-dessus d’une partie des vestiges découverts. Un plan des thermes fixé au mur du fond permet de se faire une idée du monument. Les mêmes fouilles ont fait apparaître les restes d’une fontaine monumentale dont le socle a été placé près du musée Jean Rostand.
Ce musée municipal, outre des collections ethnographiques, des collections concernant l’histoire locale et du mobilier régional, expose le matériel trouvé à l’emplacement du lycée Guillaume 1e Conquérant, dans une tombe à incinération (dite tombe de Marcus). – des domus (ou villas urbaines) dont la plus célèbre est celle de la mosaïque. Cette mosaïque qui représente une chasse au cerf ornait la demeure d’un riche juliobonais. Elle se trouve au musée des Antiquités à Rouen avec nombre de stèles, statuettes et objets divers trouvés à Lillebonne.
Le déclin de la cité gallo-romaine s’est amorcé à la fin du IIIème siècle : des traces d’incendies témoignant des troubles ont pu être observées. Après une période de reprise pendant le deuxième quart du IVème siècle, le déclin a repris : le théâtre a été alors mis en défense et adjoint au castrum, probable tentative de solution pour faire face aux invasions germaniques.