La médina de Sousse, est classée au patrimoine mondial de l’Unesco inscrite en 1988. L’un des éléments qui la distinguent est l’emplacement de la grande mosquée qui n’est pas au centre de la ville. De plus, elle est dotée d’un ribat qui est chargé avec la principale mosquée de protéger le bassin artificiel de l’arsenal, et c’est ce qui explique son allure militaire.

La cour du Ribat de Sousse, Tunisie

Le Ribat de Sousse est l’un des mieux conservés et des plus fabuleux du chapelet de forteresses –couvents qui s’égrenaient le long du littoral nord-africain pour servir, à la fois, de lieu de retraite spirituelle et de boucliers contre les assaillants venus d’outre-mer. Il a été érigé à la fin du VIIIe siècle. En effet, son style architectural est largement inspiré de celui mis en œuvre par les Byzantins, devanciers des conquérants arabes dans les terres africaines. De plus, les matériaux d’origine antique entrent largement dans la construction de l’édifice.

L’ouvrage s’étage sur 2 niveaux ouverts sur une cour entièrement bordée de portiques à arcade derrière de puissants murs crénelés, qui est surmontés d’une tour de gué, qui servant de plus de minaret. Cependant, toute l’aile sud est occupée par une vaste salle de prière et le niveau supérieur accueille les austères cellules des moines-soldats.

Histoire du Ribat de Sousse

Si les peuples de la mer se sont fixés sans doute antérieurement dans la ville de Sousse, c’est aux Phéniciens qu’on peu attribuer le premier nom connu de la cité. C’est durant le XIe siècle av. J.-C. qu’apparaît le toponyme Hadrim qui désigne un enclos ou un quartier d’habitation selon M’hamed Hassine Fantar. Cependant, les vestiges archéologiques du site ne remontent guère au-delà du VIe siècle av. J.-C., la période durant laquelle Hadrim passe sous l’autorité de Carthage et vit avec elle les guerres puniques tout en maintenant une identité phénicienne comme l’attestent les pratiques funéraires locales. Hannibal Barca, plus tard, et après avoir perdu la bataille de Zama, qui a des propriétés dans les environs de Hadrim. Et là, il fait effectuer des travaux civils à ses soldats et est à l’origine de la plantation de plusieurs oliviers dans la région.

Des relations diplomatiques et économiques se sont établi directes avec Rome,  lorsque Hadrim se libère progressivement de la tutelle carthaginoise, et là, Rome prend le parti durant la Troisième Guerre punique. Selon l’expression d’Appien, les Hadrumétins deviennent après la destruction de Carthage, que les « amis du peuple romain » et la ville, rebaptisée Hadrumète, devient une cité romaine libre et privilégiée. Elle perd une partie de ses privilèges, en 46 av. J.-C., et se trouve frappée d’une lourde amende lorsqu’elle choisit le camp des Pompéiens contre le victorieux Jules César.

Enfaite, Hadrumète est la première cité africaine attribué par l’empereur Trajan, à bénéficier du statut de colonie honoraire durant la fin du Ier siècle. En reconnaissance, des monuments glorifiant le généreux empereur ont été bâti comme le théâtre, l’arc de triomphe, l’amphithéâtre  et les thermes, etc. Au IIIe siècle, la prospérité de la ville culmine sous les règne de la dynastie des Sévères.

En 670, le début de la période arabo-musulmane peut être fixé lorsqu’Oqba Ibn Nafi Al Fihri assiège la ville qui prend par la suite le nom de Sousse. En 787, elle est d’abord une agglomération pourvue d’un ribat qui est essentiellement habitée par des ascètes qui ont comme fonction la défense des côtes. La musique, les jeux et le vin sont proscrits. En effet, le nouvel essor de Sousse vient du deuxième prince aghlabide Ziadet-Allah Ier qui dote la ville d’un chantier naval en 821, d’où partent les navires à la conquête de la Sardaigne en 821, de la Sicile, de Malte en 827 ou de Rome en 846. La ville s’est ouverte au IXe siècle, et accueille des musulmans, des juifs ainsi que des chrétiens. Alors, elle devient la première ville du Sahel la deucième ville de l’Ifriqiya. La prospérité de Sousse, durant la période fatimide, ne souffre que modérément de la fondation de Mahdia. La cité, qui exporte ses étoffes en Occident et en Orient, est aussi une prospère cité oléicole.

Le ribat de Sousse était considéré comme étant une petite forteresse qui a été construite comme une ligne de défense frontalière, durant les premiers temps de la conquête musulmane du Maghreb. Alors, elles servent à protéger les frontières de l’islam qui deviennent donc avec le temps des refuges pour les mystiques mais aussi des gîtes pour les voyageurs. Les ribats, en ce sens, sont peut-être à l’origine des premiers courants du soufisme. On peut assimiler dans ce sens ces lieux à des zaouïas. Le marabout habite un ribat, nom désigné aux saints, guérisseurs populaires, ou encore chefs de tribus.

La construction du ribat de Sousse remonte en effet au VIIIème siècle et affiche un style architectural inspiré par les byzantins. Son entrée est décorée de colonnes de style corinthien et nous mène vers la grande cour intérieure. Son architecture est très sobre avec des petites cellules reparties autour de son court. En effet, le ribat est de plan carré qui semble suivre le modèle du ribat de Monastir qui a été imité dans tout l’occident musulman.
Au passé, le ribat a fait partie de la chaine d’ouvrages similaires, qui surveillaient la mer tout au long des cotes nord africaines, en vue d’être préparés contre les ennemies. En cas d’attaque, La forteresse était un idéal lieu de refuge pour la population ou encore pour les pèlerins. Le ribat avait servit pour la conquête de la Sicile par Assad ibn el Fourat de base de départ, en 827.
La tour de guet qui offre un superbe panorama sur la ville et la mer est le principal point d’attraction du ribat. Cette tour a été bâtie et ajoutée à la forteresse sous le règne de l’émir aghlabide Ziyadat Allah I er. En forme de cheminée, la tour permettait à tous les soldats de surveiller de deux coté, celui de l’arrière pays et celui de la mer.